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LA FLORE CUTANÉE / LE MICROBIOME CUTANÉ
La peau est un écosystème composé de 1.8 m2 d’habitat colonisé par une grande variété de micro-organismes, tels que des bactéries, des levures, et des acariens. On appelle cette communauté de micro-organismes « flore cutanée », « microbiote cutané » ou encore « microbiome cutané ». La composition de la flore cutanée dépend notamment de l’âge, du sexe, de facteurs génétiques, du climat, de la pollution et de l’hygiène de vie, et est donc différente pour chaque individu.
Rôle
La flore cutanée joue un rôle très important dans la défense de la peau vis-à-vis d’éventuelles invasions par des micro-organismes pathogènes. En effet, elle entre en compétition avec ces derniers pour l’accès aux nutriments et à l’habitat, en plus de sécréter des toxines les tenant à distance. Des recherches récentes montrent même que le microbiome cutané serait à même d’« éduquer » notre système immunitaire, par exemple en poussant les cellules de la peau à initier une réponse immunitaire contre les germes pathogènes tentant de coloniser la peau.
La peau, quant à elle, fournit à cette flore des nutriments (carbone, azote et lipides) ainsi qu’un climat chaud et humide. Ce type de relation donnant-donnant entre deux organismes vivants ou plus est appelé « symbiose ».
Pathologie
Bien que la flore cutanée soit habituellement bénéfique, une prolifération excessive de certains micro-organismes peut être dangereuse. Par exemple, une modification de l’humidité ou du pH peut induire une augmentation de la population fongique, résultant en une mycose cutanée. En outre, l’acné est favorisée par la présence de bactéries dans le canal folliculaire, donnant lieu à une inflammation.
A l’inverse, la suppression de cette flore, dû à une utilisation excessive et/ou prolongée de savons antibactériens par exemple, peut rompre l’équilibre du milieu et dénuer la peau de ses protections. On parle alors de dysbiose.
Références
Martini, Marie-Claude. 2003. Introduction à la dermopharmacie et à la cosmétologie (3e ed.). Lavoisier.
Grice, Elizabeth A., et Julia A. Segre. 2011. « The skin microbiome ». Nature reviews.
Microbiology 9 (4):244‑53. https://doi.org/10.1038/nrmicro2537.
Cho, Ilseung, et Martin J. Blaser. 2012. « The Human Microbiome: at the interface of health and disease ». Nature reviews. Genetics 13 (4): 260‑70. https://doi.org/10.1038/nrg3182.
Baldwin, Hilary E., Neal D. Bhatia, Adam Friedman, Richard Martin Eng, et Sophie Seite. 2017. « The Role of Cutaneous Microbiota Harmony in Maintaining a Functional Skin Barrier ». Journal of Drugs in Dermatology: JDD 16 (1): 12‑18.
Par Valentine Du bois
Master en biologie médicale, Université de Lausanne, Suisse
Valentine est titulaire d'un Master en biologie médicale de l'Université de Lausanne après un bachelor à l'Université de Genève. Au cours de son Master, Valentine s'est spécialisée dans les domaines de la pharmacologie et de la toxicologie, en mettant en évidence la recherche appliquée en laboratoire pour le développement de nouveaux traitements.
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